Elles sucent le sang, sont aveugles ou encore s'accrochent à nos cheveux… Les idées reçues sur les chauves-souris sont nombreuses. Pourquoi sensibiliser à la protection de ce fascinant mammifère, souvent injustement mal aimé ? Éléments de réponse avec la chiroptérologue Adélaïde Fontaine.
La liste rouge des espèces menacées de France est formelle : 20 espèces françaises sur 36 sont confrontées à des risques élevés de disparition. C’est le cas de la Noctule commune Nyctalus noctula, qui a perdu 80% de sa population entre 2000 et 2019 (étude du Muséum national d'histoire naturelle). En cause ? « Les collisions dues à la multiplication des éoliennes et plus généralement, le déclin des insectes et l’usage des pesticides », détaille Adélaïde Fontaine, chargée d’études chiroptères au Centre ornithologique du Gard.
La mauvaise réputation de ces espèces anthropophiles [vivant au côté des humains, NDLR], conduit parfois à des dérangements et des destructions injustifiées. « Dès le Moyen-Age, elles étaient associées aux sorcières et au diable. C’est aussi un animal très discret, que l’on connaît mal, et ce que l’on connaît mal nous fait peur », explique la chiroptérologue.
La naturaliste déconstruit les fausses croyances : « Les espèces européennes ne sucent pas le sang. C’est le cas uniquement de trois espèces d’Amérique du Sud qui s’attaquent principalement aux gros mammifères. Elles ne sont pas non plus aveugles, car leur vision est similaire à l’humain ». De plus, « elles utilisent l'écholocation pour se déplacer, un système de sonar qui leur permet d’avoir une carte mentale précise de leur environnement. De fait, elles ne vont jamais s'agripper à nos cheveux ».
Mieux encore, « en se nourrissant de grosses quantités de moustiques et d’insectes ravageurs », elles rendent des services écosystémiques et jouent un rôle indispensable dans l’équilibre de l’environnement.
Liens web : https://www.sfepm.org/sos-chauves-souris.html SOS Chauves-souris
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